lundi 31 mars 2014

#29 mars 2013 - Rassemblement pacifique des vénézuéliens à Lyon, Pl. Bellecour

Depuis deux mois déjà les Vénézuéliens sont dans les rues du pays pour manifester leur mécontentement à l’égard du gouvernement de Nicolas Maduro et devant l’échec économique de la révolution bolivarienne d’Hugo Chavez. Étant le pays qui a les plus grosses réserves pétrolières au monde, le Venezuela a présenté en début de l’année une inflation du 56% ; autour de 25.000 personnes ont perdu la vie durant l’année 2013 à cause de l’insécurité. Les Vénézuéliens se révoltent aussi contre l’ingérence cubaine dans leur politique intérieure.
Les événements des deux derniers mois ont pris une tournure encore plus grave. Au lieu d’apporter des garanties suffisantes pour établir un dialogue d’égal à égal avec les membres de l’opposition, le gouvernement révolutionnaire du Venezuela se livre à une répression sans répits qui en a fait déjà 39 morts, 59 cas prouvés de torture et plus de 200 détenus, selon les sources officielles. Plusieurs maires ont été arrêtés. Rappelons par ailleurs que Nicolas Maduro a été investi de ses fonctions présidentielles après une victoire électorale douteuse par une marge de différence d’à peine 1% avec le candidat de l’opposition Henrique Capriles. De nombreux cas de fraude et la partialité du Centre National Électoral du Venezuela ont été dénoncés.


Dans la session ordinaire du vendredi 21 mars 2014 de l'Organisation d'États Américains (OEA), la délégation de Panama avait proposé un espace à la députée Maria Corina Machado afin qu'elle puisse informer l'Assemblée des événements du Venezuela. Sur la base de l'interprétation de l'un des articles des statuts constitutifs de l'organisation, les membres de l’Assemblée ont décidé, après votation, si le débat devait être rendu public ou se faire à porte close. Seules les délégations d'onze pays ont soutenu la  proposition de Panama de réaliser un débat ouvert est transparent : Chili, Colombie, Costa Rica, États-Unis, Guatemala, Honduras, Mexique, Panama, Paraguay, Pérou et Canada. 22 délégations s'y sont opposées : Grenade, Guyana, Haïti, Jamaïque, Nicaragua, République Dominicaine, Sainte Lucie, Uruguay, Antigua, Argentine, Bahamas, Barbade, Belize, Bolivie, Brésil, Les Grenadines, Trinité et Tobago, Salvador, Surinam, Équateur, Cuba et Venezuela. La déléguée du Venezuela a d’ailleurs déclaré qu’elle votait pour « un débat clos en toute transparence », ce qui a provoqué les rires des gens qui étaient présents. Finalement, l’on a accédé à donner, à la députée vénézuélienne une minute de parole pour qu’elle s’exprime. Les rapports économiques et les intérêts de nombreux de ces 22 pays, leur appartenance au Mercosur ou à Pétro-Caraïbes – voir image - expliquent pour de nombreux analystes ce choix lamentable de censurer Mme. Machado qui était partie avec l’espoir d’être la voix du peuple vénézuélien à l’OEA.





S’il est vrai que la crise vénézuélienne est un problème que doivent résoudre les Vénézuéliens, il n’en est pas moins que les droits de l’homme sont universels et que la mission de l’OEA est celle de veiller au respect de ces droits.
Devant l’indifférence qu’auprès de l’opinion internationale la crise vénézuélienne soulève, les Vénézuéliens à Lyon convoquent, se sont rassemblés le samedi 29 mars 2014, à 13 heures en solidarité avec leurs compatriotes VICTIMES D’UN RÉGIME DICTATORIAL et de la propagande politique RÉVOLUTIONNAIRE place Bellecour.

Nous sommes dans l’obligation d’alerter les médias français de l’utilisation détournée des informations sur le Venezuela par les représentants du gouvernement en place et les sympathisants du régime, qui cherchent à délégitimer la proteste de la société civile organisée en la faisant apparaître comme une action orchestrée. Alors que les droits les plus fondamentaux des Vénézuéliens sont bafoués (droit à la santé, droit au travail, droit à la vie – alimentation équilibrée -, droit à la paix, droit à l’identité culturelle, droit à l’exercice de la souveraineté nationale), le gouvernement se livre à une campagne noire en accusant les Vénézuéliens opposants de fascisme et de terrorisme. En utilisant toujours les mêmes arguments : le président Chavez ou Maduro ont été démocratiquement élus, etc., ils donnent une lecture biaisée de la réalité économique et sociale du pays. Or, les actions des chemises noires – groupes paramilitaires chargés de défendre la révolution et entraînés pour tuer – et des groupes extrémistes présents au Venezuela selon diverses sources passent sous silence –un rapport de la chaîne CNN dénonçant la présence du Hezbollah dans la région de la Guajira vénézuélienne, à l’extrême nord-est du pays (URL : http://ireport.cnn.com/docs/DOC-122518.) -. Enfin, il faut rappeler que l’aspect électoral ne suffit pas pour définir un régime comme démocratique. Il faut encore une division des pouvoirs publics et le respect des garanties qui permettent aux individus leur libre exercice de leur citoyenneté.

Nous avons distribué des tracts et deux notes de presse ont été publiées. Nous remercions Lyon Direct Plus et le journal Le progrès de l'attention que vous nous avez porté :



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire