mercredi 9 octobre 2013

QUITATE TU ...



L'une des chansons populaires qui décrivent le mieux l'histoire politique du Venezuela...

"Bouge de là pour me mettre à ta place". La situation ne fait que se dégrader et on ne perd pas les mauvaises habitudes.

Les adulateurs étaient bel et bien là pour accompagner le leader charismatique et le couvrir des fleurs et des belles phrases. En un mot, le mystifier. Craint par ses adversaires, ces derniers n'ont jamais trop osé l'appeler par son nom : un néocaudillo, un llanero.

Quelques esprits éclairés ont manifesté à temps leur méfiance à l'égard des négociations célébrées dans l'ombre, à l'abri des opinions critiques qui auraient pu sauver la République (IVe, Ve, XIIIe, peu importe... sauver ne serait-ce que la République tout court aurait été une belle réussite)... mais personne n'a voulu les entendre.

Les plus jeunes héritiers de l'ancienne Internationale socialiste européenne (de la fin du XIXe et du début du XXe) étaient là, eux aussi, pour s'alimenter des "possibilismes"; de même que leurs aïeuls se sont alimenté un jour d'un beau rêve, celui d'El Dorado. Seulement eux, c'était des humanistes et non pas des conquistadors.
Peu importe la légalité, peu importent les institutions au laboratoire politique de l'Occident...

Les petites gens n'étaient pas assez critiques à l'égard de leurs élites. Accrochées au romanticisme que l'on a perdu par tout ailleurs, elles étaient facilement manipulables, elles pouvaient facilement se laisser guider par leurs passions et, tout compte fait,... Elles garderaient toujours le sourire. On parle quand même du peuple qui a été élu comme le plus heureux par le Guiness book de 2006 !

Mais que faire quand le leader charismatique a désigné comme dauphin son antithèse ? Que faire lorsque le peuple le plus heureux commence à éprouver une psychose généralisée, lorsqu'il semble résigné ou perdu dans des faux espoirs... Lorsqu'il en a tout simplement marre de mener la vie qu'on l'oblige à mener ?
Le leader charismatique aurait fait son choix ex professo, poussé par son ego surdimensionné afin de pouvoir continuer à vivre dans la mémoire du peuple dans l'au-delà et pour continuer à se faire adorer ? Pour que l'on dise avec une certaine et un certain regret... "le pauvre, il n'avait plus toute sa tête, il devait être accablé par les effets secondaires de son traitement"... Et puis, c'est lui la Patrie, c'est lui l'espoir... qu'est-ce qu'on se soucie des petites gens ? Leur rôle n'est pas finalement celui d'alimenter l'espoir ?... L'espoir des autres, leur propre espoir ?

Aujourd'hui, l'incompétence règne...

On a oublié la fraude, on a oublié les manipulations médiatiques, on s'accroche à un extrait d'acte de naissance qui distrait l'opinion de ce qui est réellement important : la République est morte... le leader charismatique l'a tuée en 1998 pour mettre à la place sa propre personne... Et malheureusement, avec la disparition physique du leader, le gouvernement n'existe plus, car c'est le leader qui réunissait à lui tout seul le gouvernement, le pouvoir des juges, le pouvoir de faire passer les lois et de les faire exécuter. Plus personne pour tirer les rennes de la Patrie à part un fantôme, un rêve, une idée, une promesse inachevée d'une révolution "bonita".

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