mardi 21 mai 2013

Scandale au Venezuela suite à la diffusion d'un enregistrement audio

La révolte suscitée par les déclarations audio de Mario Silva (https://soundcloud.com/lapatillaaudio), présentateur de l'émission de télévision La Hojilla, et diffusées hier par les députés de l'opposition vénézuélienne ont en quelque sorte confirmé ce que beaucoup de Vénézuéliens soupçonnaient déjà : l'ingérence cubaine dans les affaires internes du Venezuela.

Il s'agirait apparemment d'une conversation entre lui et l'un des responsables du G2 cubain, le service d'intelligence. Dans celle-ci, Mario Silva aurait dénoncé des faits de corruption et de détournement de l'argent public à travers les organismes de contrôle de devises étrangères CADIVI et SICAB - un dernier mécanisme créé au Venezuela pour faciliter, aux PME, l'accès à ces devises étrangères à travers des enchères -; ainsi que la participation du groupe commercial Cisneros - le plus important du Venezuela et l'un de plus importants de la région latino-américaine et des caraïbes -, à la prise des décisions gouvernementales et à un nouveau coup d'Etat . Toutefois, ce qui surprend le plus c'est la teneur fortement misogyne de ses déclarations qui vont aussi à l'encontre des principales têtes du Parti Socialiste Uni du Venezuela.

Pour sa part Mario Silva a démenti l'authenticité de cet audio en déclarant qu'il s'agissait d'un montage. Nonobstant, il s'est adressé aux Vénézuéliens pour souligner que jamais il ne se positionnerait dans les files de l'opposition. Il a déploré le fait qu'il s'agirait, d'après lui, d'une campagne contre le peuple cubain et le legs du Commandant Chavez. Enfin, il a annoncé qu'il arrêterait l'émission pour des raisons de santé. (http://www.noticias24.com/venezuela/noticia/169218/mario-silva-anuncio-que-dejara-la-hojilla-por-cuestiones-de-salud/).

Les députés de l'opposition, représentés par Ismael Garcia, ont précisé qu'il ne s'agissait pas de donner crédit à ces déclarations mais, tout simplement, de solliciter à l'Assemblée National la mise en examen des faits dénoncés et l'ouverture d'une investigation judiciaire afin de confirmer la véracité et le bien fondé de ces déclarations très graves qui mettraient en question la souveraineté du peuple Vénézuélien, son droit à l'autodétermination et l'indépendance de ses Forces Armées.

Enfin Diosdado Cabello a complètement écarté l'hypothèse de divisions intérieures.


Toutefois, plusieurs questions restent dans l'air et ce scandale a donné lieu à des multiples lectures et à divers questionnements.

Comment une information si importante est-elle arrivée aux mains des députés de l'opposition et dans quel but ? Pourquoi le gouvernement, toujours hâtif d'interrompre la diffusion de ce genre des déclarations allant à l'encontre de ce que M. Cabello et M. Silva revendiquent comme étant un groupe unifié qui travaille dans l'intérêt du peuple vénézuélien, n'a pas réalisée une transmission en boucle - cadena- sur les chaînes de radio et de télévision nationales ?

L'intérêt de rendre publique ce matériel - dont la valeur comme élément de preuve est moindre - doit être nuancée. Le climat de tension qui se vit au Venezuela, où toute voix critique est écartée, pourrait expliquer le procédé des députés de l'opposition. Diffuser de telles informations éviterait probablement de voir ce dossier se transformer dans une affaire clause. Mais pourquoi un tel suspens ?

Autant des questions et peu d'éléments pour y apporter de réponses.

La situation du Venezuela relève d'une configuration géopolitique mondiale compliquée où l'intérêt national est subordonné aux grands intérêts économiques nous interroge. Les références des Vénézuéliens engagés avec la révolution à un complot issu du "sionisme international" nous interroge d'autant plus que c'est la première fois que, dans un pays de tradition chrétienne, évangéliste ou "santera", on se permet de faire de telles considérations.

Il y a quelques heures seulement, les députés adeptes au gouvernement ont rejeté la demande de mise en examen des dénonciations énoncées par Mario Silva car, selon ces députes, elles relèveraient de la pure clabauderie.

Au-delà d'une ingérence cubaine au Venezuela, il est clair que les groupes économiques puissants, tel que le groupe Cisneros, continuent à avoir de l'emprise sur les hauts dirigeants politiques malgré les manifestations de suivre au pied de la lettre les instructions qui leur aurait laissé le Commandant Hugo Chavez avant son décès.

Par ailleurs, peut-on continuer à affirmer, eu égard de ce qui est arrivé dans le passé (le soutien des médias à la candidature d'Hugo Chavez durant sa campagne de 1998; le distancement opéré suite au dévoilement de son rapporchement avec Fidel Castro, leur responsabilité dans le coup d'Etat de 2002 et le soutien que la chaîne Venevision a décidé ouvertement d'apporter à la revolution bolivarienne) que la révolution socialiste agit vraiment en faveur du peuple vénézuélien et des plus défavorisés ?

2 commentaires:

  1. Bien sur que non, la corruption existait sous Chavez, les "enchufados" ont toujours existé avec des ministères emplis de membres (la plupart du temps incompétents) de la famille des haut placés dont le but principal est de s'emplir plein les poches. Les restaurants "chics" de la ville regorgent de "Chavistes" qui viennent vivre la belle vie pendant que les pauvres sont toujours aussi pauvres et que la criminalité (un des symptômes de la pauvreté)ne cesse de s'accroitre. Mon pays est foutu et c'est la faute encore une fois du communisme et des gouvernements corrompus qui vont avec.

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    1. Si lees todos los artìculos del blog te daràs cuenta de que estoy de acuerdo con que la revoluciòn bolivariana brilla pero no es de oro. En esta oportunidad hay una prueba circulando en los medios de comunicaciòn en internet. Decidì traducir también las declaraciones de Cabello para que después los pro-chavistas, que aùn son muchos no salgan diciendo que soy una apasionada, o que mi familia se enriqueciò con el régimen anterior y soy una niña de papi y mami que simplemente vomita su veneno contra la revoluciòn, etc., etc., etc. Como te daràs cuenta, D. Cabello no dice nada contundente para refutar esa prueba que se presentò sino que implìcitamente le da razòn a Ismael Garcìa cuando éste previene en sus declaraciones a CNN sobre los efectos que la difusiòn del audio van a causar : descalificaciòn y rechazo.
      Los insultos entre el pueblo de Venezuela se reparten de lado y lado. Lamentablemente son también una realidad y obedencen a la polarizaciòn polìtica de nuestro paìs. Afortunadamente los diputados de la oposiciòn a la A.N, minoritarios aunque elegidos por la mayorìa (todos sabemos qué sucediò en las elecciones parlamentarias del 2010) saben muy bien mantener la calma y actuar dignamente, a pesar de las violencias de las que siempre son objeto. Tratemos de seguir el ejemplo.
      Ademàs, mi nivel de estudios académicos me exige guardar rigor en lo que escribo y presentar las pruebas de mis afirmaciones

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