mercredi 24 avril 2013

Crise politique au Venezuela et la reapparition de la stratégie de la manipulation médiatique


De même qu'en 2002 ou en 2004 se dessine à nouveau un scénario dominé par la manipulation médiatique au Venezuela. De même qu'à cette époque-là les Vénézuéliens, auparavant méconnus des médias du monde entier, s'interrogent sur leur avenir. Quelque soit l'issue de cette crise une chose est certaine : les compagnies pétrolières seront gagnantes. Ce n'est pas un secret pour personne que ces mêmes compagnies ont toujours profité les premières des régimes politiques de type dictatorial et se sont arrangé pour avoir les yeux fermés devant les totalitarismes et les chefs d'Etat militaires et autoritaires. 


Après 14 années de chavisme les Vénézuéliens demandaient un changement et les irrégularités dénoncées aux dernières élections laissent croire que l'argument auparavant employé à propos d'une grande majorité à faveur de la "révolution bolivarienne" n'est plus d'actualité. Mais le refus du gouvernement investi de ses pleins pouvoirs le vendredi 19 avril 2013 à accepter l'audit des élections ; la répression exercée par la Garde Nationale bolivarienne à l'encontre des citoyens vénézuéliens sous-prétexte d'avoir incité par leurs manifestations à des actes de violence, alors qu'ils protestaient seulement munis d'une cuillère et d'une casserole; ainsi que le resurgissement de la thèse d'un nouveau coup d'Etat organisé par la "droite vénézuélienne" et par les Etats-Unis, nous invitent à croire qu'on assiste au bluff le plus grand de l'histoire politique du Venezuela. On voit peu de solutions comme issue à cette crise : ou bien le nouveau gouvernement militaire et dépourvu de légitimité prend le dessus et radicalise encore plus son action répressive.On a vu apparaître un page facebook de dénonciation des traîtres à la patrie. La page a été récemment clôturée mais voici à quoi elle ressemblait : 


Par ailleurs, le Ministre du Logement, Ricardo Molina, menace l'une de ses employées d'avoir posté sur son tweeter "que vive le cancer!" et déclare publiquement qu'il s'en fou des lois du travail et condamne les employés de son institution se situant "sur le trottoir" d'en face - c'est-à-dire, ceux qui seraient enclins à adhérer à l'opposition -, les menaçant de licenciement : 



Dans n'importe quel pays de l'Europe occidentale, ce genre d'attitudes auraient scandalisé la communauté internationale. Pour un pays du tiers-monde comme le Venezuela, en revanche, cela semble tout à fait normal. Cette attitude soulève de nombreuses interrogations.

En tant que spécialiste de l'histoire politique et culturelle de mon pays et de ses relations avec la France, je m'interroge beaucoup sur l'attitude de la communauté internationale et sur l'attitude des militants de l'extrême gauche en France et en Amérique Latine, sympathisants du régime instauré par Hugo Chavez, leader de la révolution bolivarienne. Comme je l'ai fait remarquer dans mon article "la clasecita de historia que nos dieron el dìa de ayer" publié ci-dessous en langue espagnole, la méconnaissance profonde des faits historiques et de la stabilisation du système démocratique vénézuélien produite entre 1947 et 1962 est flagrante. 

Depuis beaucoup trop longtemps déjà (presque 14 années maintenant), on entend parler sans cesse d'Hugo Chavez comme s'il s'agissait du véritable chef d'orchestre des réformes sociales, culturelles et économique du Venezuela au profit de sa population et des plus démunies. On oubli que le Venezuela a ouvert ses portes, tout le long du XXème siècle à de nombreux immigrants, toutes origines confondues (Antillais, Colombiens, Argentins, Chiliens, Brésiliens, Boliviens, Équatoriens, Syriens, Portugais, Espagnols, Français, Allemands, anciens Yougoslaves, Croates, Roumains...) au moment où leurs pays traversaient les crises politiques et économiques les plus profondes; et que ces gens ont prospéré et évolué au Venezuela.

J'entends avec peine et horreur parler des programmes de santé, d'éducation et d’alphabétisation comme si cela avait été l'oeuvre et l'invention de la révolution bolivarienne. Il en va de même pour la nationalisation du pétrole. On omet de dire que le décret d'instruction publique, gratuite et obligatoire existe au Venezuela depuis 1872; que la réforme universitaire pour faire de l'éducation un service social gratuit assuré par l'Etat et assurant d'autres modifications importantes pour l'éducation primaire et secondaire, est l'oeuvre d'une proposition de loi introduite en 1936 par Arturo Uslar Pietri (1906-2001) qui donnera lieu à la Loi d'Education approuvée par le Congrès National au mois de juillet 1940 ; que de nombreuses écoles et lycées sont l'oeuvre des politiques publiques mises en vigueur depuis 1960 ; que les véritables réformateurs d'une politique pétrolière pour les vénézuéliens s'appellent Juan Pablo Pérez Alfonzo (1903-1979) et Ròmulo Betancourt (1908-1981) et que les nationalisations eurent lieu en 1974 pour l'industrie du fer, et en 1976 pour l'industrie pétrolière, durant le premier mandat de Carlos Andrés Pérez (1922-2010). Pourquoi des faits aussi importants sont dissimulés ou bien dévalorisés, sous couvert des persécutions ordonnées contre les communistes dans les années 1960 et mises en pratique par la DIJEPL alors que le monde entier se trouvait dans un contexte de guerre froide et que les militants du Parti Communiste Vénézuélien ont procédé au sabotage de plusieurs raffineries ? Par ailleurs, pourquoi est-ce qu'on oubli de souligner que durant le premier gouvernement de Rafael Caldera (1916-2009) l'Etat a procédé à la pacification du pays en intégrant dans la scène politique les anciens membres et dirigeants des guerrillas d'extrême gauche, ou bien en leur assignant des ambassades ?

Dans les ouvrages de relations internationales, je lis avec stupeur les analyses qui parlent de l'échec du processus de démocratisation dans tous les pays de l'Amérique latine au siècle dernier. Et je ne peux pas m'empêcher de me questionner afin d'essayer de comprendre à qui profite en réalité tout ce mécanisme de manipulation de l'information historique et politique ?

Ce qui est certain c'est que le Venezuela se trouve à la porte d'un collapse économique et social et que le refus du gouvernement révolutionnaire et bolivarien à dialoguer ne fait qu'aggraver une situation gangrené par le déficit interne et la dette extérieure, la possible faillite de l'industrie pétrolière et du fer, l'inflation, le clientélisme, l'anéantissement total du secteur privé et de la production alimentaire pour le ravitaillement intérieur ; le tout,   débouchant sur un libéralisme d'Etat et une corruption généralisée des institutions et des hauts fonctionnaires.

Dans le même temps, en diabolisant l'ancien régime appelé par je ne sais quel arbitraire scientifique et constitutionnel, IVème République - alors que notre histoire constitutionnelle répertorie plus de 13 Constitutions nationales -; on oublie de signaler que le gouvernement vénézuélien d'avant Chavez a toujours été solidaire des mouvements d'indépendance des petites puissances. Rien que pour citer un exemple, il a été le seul pays de l'Amérique latine a avoir assumé une position contraire à celle des autres pays de la région et des Etats-Unis, au sein des Nations Unies, vis-à-vis de la question algérienne au début des années 1950. Elle a toujours assumé une position critique et adverse aux Etats assumant des régimes dictatoriaux et répressifs des droits civiques et des droits de l'homme. 

Maintes fois on a critiqué le pacte de Punto Fijo signé en 1958 par les partis politiques vénézuéliens (Action Démocratique, Copei et Union Républicaine), dont le but était celui d'assurer la stabilité du régime démocratique.

Néanmoins, puisque le but de cette analyse n'est pas celui d'assumer une position qui consisterait à venter le passé et nier les erreurs commises par les anciens partis politiques et les exclusions sociales. Loin de moi l'intention de dessiner un contexte politique parfait et dépourvu de problèmes. Mais avant d'avoir à répondre à des jugements de valeur j'aimerais qu'on se pose la question de savoir quel régime politique du monde est parfait. Même dans les sociétés des pays dits développés il existe des exclusions et de la pauvreté. Toutefois, il me paraît exagéré de parler d'un seuil de pauvreté de 80% à l'arrivée de Chavez et très douteuse l'affirmation selon laquelle le leader de la révolution bolivarienne aurait réussi son pari de résoudre le problème de l'extrême pauvreté. On ne fait aucune distinction entre le niveau de vie des Vénézuéliens selon les régions et les villes et on se contente de simplifier le seuil de pauvreté pour l'année 1998, de même que l'on se contente aujourd'hui d'affirmer le chiffre officiel suivant lequel le Venezuela serait le pays de l'Amérique latine a avoir atteint le plus degré de "développement humain". D'ailleurs, qu'est-ce que cela veut dire "développement humain.

Il est d'autant plus difficile de parler objectivement de la situation économique et sociale du Venezuela que depuis 2004 il est extrêmement difficile d'accéder à des chiffres autres que ceux donnés par les organismes officiels, de toute évidence obtenus à partir de statistiques maquillées, car il suffit de se rendre sur place et de faire un véritable travail de terrain, en solo, dépourvu de quelconque "guide" révolutionnaire et habillé en t-shirt rouge pour appréhender la réalité de la situation. Moi-même, j'ai réalisé un travail d'enquête dans la ville de Mérida pour la période 2000-2007, ayant trouvé que le seuil d'emploi précaire dans le secteur informel de l'économie était largement supérieur à celui des gens bénéficiant d'un emploi dans le secteur formel et des bénéfices assurés par l'ancienne loi du travail.

Par ailleurs, je ne sais trop par quel artifice on condamne comme issue d'une manipulation de la droite et de "la bourgeoisie vénézuélienne" - concept par ailleurs d'une complexité extrême -, le mécontentement d'une population déçue par 14 années où l'on a vu incroyablement s'accroître les chiffres de la violence. Une violence qui va bien au-delà des menaces à l'intégrité physique et à la vie par des armes à feu, mais encore se déroule quotidiennement dans les institutions et dans les médias. Et il n'est pas exagéré de situer l'origine de ces violences le 4 février 1992, jour durant lequel a eu lieu le coup d'Etat d'une partie des forces armées vénézuéliennes contre le gouvernement de Carlos Andres Pérez, lors de son deuxième mandat.

On a à de nombreuses fois souligné et répété la participation de Chavez à ce coup d'Etat, et la progressive ascension de sa popularité jusqu'à son arrivée à la tête de l'Etat en 1998. Il n'y a pas besoin d'être trop futé pour comprendre que dans un Etat où, soit disons, les inégalités et la domination d'une petite bourgeoisie étaient les maîtres, jamais un ancien militaire d'humble origine sociale et ayant participé à un coup d'Etat n'aurait pu être élu démocratiquement et n'aurait pu arriver à la tête de l’exécutif vénézuélien par le biais des élections populaires.

De même, quelque chose qu'ont du mal à comprendre les Européens c'est que les Vénézuéliens n'ont jamais voulu d'un castro-communisme et que, d'ailleurs, s'ils ont accordé un vote de confiance à Hugo Chavez en 1998, c'est parce qu'il leur a sans cesse promis qu'il n'instaurerait jamais au Venezuela un régime comme le cubain. Beaucoup ne connaissent que la version officielle du fameux coup d'Etat de 2002, orchestré soit disons par la CIA, et durant lequel le leader politique serait revenu au pouvoir trois jours après son emprisonnement avec le soutien du peuple vénézuélien. Ils ne savent pas qu'à cette date, Chavez et son équipe avaient déjà gouverné pendant 4 ans et aucune réforme profonde, à part la Constitution, n'avait été faite. Beaucoup ne savent pas que cet événement a permis au leader politique d'épurer ses rangs et d'intensifier des réformes de type castro-communiste, chose avec laquelle une grande partie de la population - pour ne pas dire plus de la moitié - n'était pas d'accord ou ne connaissait tout simplement les effets. Certes il y a eu un référendum politique en 2004 mais déjà à cette époque on a dénoncé la fraude sans être écoutés par la communauté internationale. Il faut savoir que ce référendum a donné lieu à la violation et à la répressions des droits les plus élémentaires, comme le droit du travail. En effet, à l'époque, un député du chavisme, aujourd'hui décédé, Luis Tascòn Gutierrez (1968-2010) avait élaboré une liste des signataires ayant sollicité le référendum présidentiel qui a parcouru tous les systèmes d'informatique nationaux. Il suffisait donc de taper le numéro d'identité d'une personne pour savoir si elle était "amie" ou "ennemie" du régime. C'est ainsi que beaucoup de professionnels vénézuéliens - médecins, ingénieurs, avocats - se sont retrouvés à la porte des institutions de l'état; de PDVSA, l'industrie pétrolière vénézuélienne, et de la fonction publique.

Par ailleurs, les nouvelles "missions socialistes" ne faisaient que reprendre les anciens programmes sociaux des "adecos" - militants du parti action démocratique - et des "copeyanos" - militants du parti Copei -. Avec l'appui des médecins cubains on a ouvert grand nombre de dispensaires médicaux et des établissements des soins préventifs - mission barrio adentro-. Beaucoup d'analystes internationaux se sont contenté de venter les bienfaits de ces missions sans faire attention à un phénomène parallèle œuvrant pour l'approfondissement de la polarisation et pour l'aggravation de la crise politique et sociale. Tout en renforçant la coopération avec Cuba et en renforçant les missions, le gouvernement bolivarien a multiplié les institutions parallèles et les postes de la fonction publique, en posant aux Vénézuélien, désireux de participer à ces programmes - aussi bien comme bénéficiaires que comme facilitateurs - la condition sine qua non de devoir militer au Parti Socialiste Uni du Venezuela (PSUV) et, par là, en s'assurant la fidélité d'un certain nombre d'électeurs. Difficile de comprendre comment des chercheurs et des spécialistes du monde entier ont ainsi pu venter la solidité de la démocratie vénézuélienne.

Peut-être la seule réforme d'ampleur réalisée au bénéfice de tous les Vénézuéliens a été celle de la pension de retraite promise aux travailleurs inscrits à l'Institut de Seguros Sociales, par la loi de 2002, avec tous les bémols que celle-ci a comporté, comme le délai de trois ans pour formaliser l'inscription des travailleurs, les faux dossiers et l’en-grossissement du nombre des bénéficiaires. Une réforme politique dont Chavez aurait eu du mal à s'en passer s'il voulait assurer sa réélection en 2006 !

Dans ce contexte chaotique, beaucoup de Vénézuéliens nous interrogeons sur notre avenir tandis que le monde entier sait que nous possédons les plus importantes réserves pétrolières au niveau mondial. Surtout, nous nous posons la question suivante : qui tire les ficelles de ce cirque méatico-politique et dans quelle fin ? 

Il fait aussi souligner que les Vénézuéliens qui s'opposent aux actions répressives et autoritaires du gouvernement et de la "révolution", et qui sont encore au pays se trouvent dans un tel état de menace et de discrédit permanent de leur personne, que l'on perçoit facilement qu'ils préfèrent s'auto-censurer afin d'éviter de nouvelles violences et de nouvelles agressions.

Quelques faits divers :

Le mercredi 17 avril 2013, le gouvernement révolutionnaire accusa l'opposition vénézuélienne d'avoir endommagé et brûlé différents Centres d'assistance intégrale de santé (CDI). L'information aurait été démentie deux jours après par la MUD (Table d'unité démocratique) et par le Commando Simon Bolivar - principaux organismes de l'opposition - ainsi que par l'ONG PROVEA - Organisme défenseur de la protection des droits de l'homme. Les institutions officielles vénézuéliennes ripostent tout de suite après en argumentant qu'ils auraient procédé à la reconstruction miraculeuse de ces Centres. Cette information choque et indigne encore plus les Vénézuéliens mécontents par une situation accentuée de crise économique, sociale, politique et d'insécurité où la finition des travaux publics promis par le gouvernement bolivarien a été dans beaucoup des cas retardée : 11 années pour finir le tramway de Mérida ainsi que d'autres réseaux de transports en commun; un hôpital du deuxième pôle urbain de l'Etat de Mérida, El Vigia, encore en chantier; il en va de même pour la Mission Vivienda et les écoles bolivariennes. 




La defensora del Pueblo Gabriela Ramirez accusa l'opposition d'avoir attaqué les CDI de Barinas et PROVEA d'avoir donné de fausses informations :


Elle prétend que le CDI de Barinas a souffert des dégâts d'incendi à 90%. Or, elle ne s'appuie sur aucune vidéo ou ou image. Dans le même temps circule une vidéo sur youtube où l'on voit plusieurs personnes à moto et habillées en rouge, mettre le feu à un CDI de Barinas. La defensora del Pueblo prétend que les CDI auraient été reconstruits par le gouvernement en deux jours. Elle précise que le rapport de PROVEA est infondé car il a été fait sur la base d'une révision hémérographique numérisée. Il faut savoir que depuis 2006 aucun chercheur ou journaliste indépendant n'a accès à des sources de première main ou à des données statistiques.



Or, dans cette situation de grande confusion, les dégâts provoqués au Centre d'assistance de santé de l'Université des Andes passe malheureusement inaperçu. 

Le jour des événements Radio Mundial Los Andes, une radio sympathisante du "chavisme" publia une vidéo sur youtube intitulée : "des hordes de l'opposition détruisent CAMIULA et le Collège des Médecins" :



Or, la vidéo filmée depuis les installations de Radio Mundial Los Andes montre des jeunes courant sur le toit du Collège des Médecins qui balancent des pierres, se gardent de bien cibler un jeune habillé avec un tshirt jaune, caractéristique du parti Primero Justicia - parti de l'opposition où Henrique Capriles initia sa carrière politique - tandis que dans le même temps circulent de vidéo et des images dénonçant des infiltrés dans les rangs de l'opposition : 


Dans le même temps une autre information circulant sur le net affirme que cette personne a été arrêtait et qu'il s'agissait d'un flingueur de Primer Justicia qui avait agressé des sympathisants du Parti Socialiste Uni Vénézuélien (PSUV) : http://www.noticierodigital.com/forum/viewtopic.php?t=898862.  Or, l'image que nous voyons ci-dessus parle d'elle-même. Les jeunes qui l'entourent ne semblent pas adopter une attitude de frayeur ou d'angoisse, caractéristique des personnes dont leur vie est menacée par une arme à feu.

Le même jour (16 avril 2013) des jeunes publient une vidéo où on les voit traversant la rivière Albarregas (rivière traversant toute la ville) et escaladant. Ils accusent la Garde Nationale Bolivarienne, la police et les TUPAMARO - groupes des guérrillas urbaines financés avec l'argent public - de les avoir attaqué au moment où ils protestaient pacifiquement devant le Centre National Electoral de Mérida, situé à seulement quelques mètres de CAMIULA, contre la fraude électorale :


Le 19 avril 2013, a commencé à circuler une vidéo réalisé par un amateur depuis sa résidence personnelle et sur laquelle on observe des militants de la révolution attaquer l'établissement de santé sans que les forces de l'ordre interviennent :

Voici une vidéo réalisée par ULA TV rapportant les faits et sous-titrée en Français par mes soins : 


Il faut souligner que depuis 2005 les Universités du Venezuela et tout particulièrement l'Université des Andes et l'Université Centrale de Caracas ont été la cible de différents attaques encouragés par des groupes armés ou guerrillas urbaines connues sous le nom de TUPAMARO et financées avec l'argent public. De même, il est important de remarquer que l'Etat vénézuélien a considérablement réduit les ressources financières adressées à ces deux universités et nécessaires pour un fonctionnement optimal de ces deux alma mater reconnues par leur excellence et par la qualité de leur enseignement dans toute l'Amérique Latine.

Juste avant les élections du 14 avril 2013 plusieurs images de l'UCV ont circulé dans les réseaux sociaux dénonçant les actes de vandalisme dont les installations avaient fait l'objet : 


Bien avant, en décembre 2010 alors que l'Université des Andes fêtait la donation d'un piano à queue par l'Ambassade du Japon, ainsi que la rénovation du théâtre le plus ancien de la ville et l'un des plus anciens du pays, le théâtre César Rengifo où tous les lundis a lieu un ciné-club à moins d'un centime d'euro au bénéfice de toute la communauté, plusieurs étudiants radicalisés ont profité de l'occasion pour saboter l'acte protocolaire et pour diffamer et porter des fausses accusations de corruption contre le recteur de l'Université, M. Mario Bonucci. En 2009, les mêmes groupes extrémistes avaient poussé étudiants et ouvriers à manifester violemment contre les autorités en manipulant leur opinion sur le traitement des ouvriers et en passant outre le fait de la réduction de ressources financières de l'Université. Ont été mêlés à ces manifestations deux étudiants français venus au Venezuela à travers l'accord bilatéral de coopération culturelle et scientifique signé entre l'Université des Andes et l'Université Lyon 2. L'un d'entre eux continue à participer des actions développées par les groupes activistes et violents de la révolution bolivarienne à Mérida et à Caracas.

D'autres vidéos ont circulé et d'autres dénonciations ont eu lieu, notamment à Barquisimeto, où des jeunes auraient été arrêtés et torturés par la Garde Nationale Bolivarienne :

https://www.youtube.com/watch?v=5GMmcNmN1qE

La vidéo ci-dessous, sous-titrée en anglais- a été publiée le 21 avril 2013 sur la chaîne youtube de Jp Martin. C'est un bon travail de compilation des derniers événements politiques au Venezuela :


11 commentaires:

  1. Bon, après un nouvel article de propagande anti socialiste, il est temps de rappeler quelques succès de la révolution bolivarienne, apprenez " avec peine et horreur " qu'en matière de santé et éducation elle a tout de même apporter ceçi :

    - l’illettrisme a été éradiqué selon l'Unesco depuis 2005 grâce à la Mission Robinson .

    - Le nombre d’enfants scolarisés est passé de 6 millions en 1998 à 13 millions en 2011 .

    - Les Missions Ribas et Sucre ont permis à des centaines de milliers de jeunes adultes d’entreprendre des études universitaires. Ainsi, le nombre d’étudiants est passé de 895 000 en 2000 à 2,3 millions en 2011, avec la création de nouvelles universités.

    - Le nombre de médecins est passé de 20 pour 100 000 habitants en 1999 à 80 pour 100 000 habitants en 2010 .

    Il n'est pas étonnant que le peuple Vénézuélien ait plébiscité un candidat socialiste à poursuivre l’oeuvre d'Hugo Chavez. La victoire fut courte mais quel gouvernement Européen pourrait s’enorgueillir d’avoir gardé la confiance majoritaire du peuple pendant quatorze ans ?

    Si vous étiez réellement si soucieuse de la défense de la démocratie Venezuelienne, vous ne légitimiseriez pas le massacre des communistes qui selon vous se comprendrait par un " contexte de guerre froide " et de sois disants
    " sabotages de raffineries " ( alors que lors de la coexistence pacifique, l'URSS demandait aux sympathisants communistes de ne pas se lancer dans l'action directe ).

    Et sachez aussi que la politique d'Hugo Chavez ne lui a pas attirez la seule sympathie de se que vous appelez " l’extrême gauche ", mais bien de tous les patriotes et anti impérialistes. Dont moi même, sympathisant Nationaliste - Révolutionnaire.

    Bonne journée.


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    1. Vous me donnez votre opinion et elle est tout à fait valable du point de vue de la sympathie que vous pouvez éprouver pour une idéologie politique. Je vous en remercie. Pour ce qui est des critiques, je vous invite à relire à nouveau mes arguments. Je crois que vous n'avez pas compris le fond de mes propos. Je le dis moi-même, il ne s'agit pas de nier les apports que la révolution bolivarienne a pu apporter au peuple du Venezuela mais d'en évaluer les résultats de manière globale.
      Je crois comprendre que vous ignorez qu'il ne s'agit pas que des chiffres mais du contenu. La plupart de l'enseignement offert par les missions manque regrettablement d'esprit critique.

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  2. Je reviens au commentaire antérieur. Cela n'a rien à avoir avec le Venezuela mais je rappelle qu'à l'époque de Stalin et Mao on a aussi venté les avances de l'agriculture communiste. J'aimerais tout simplement laisser cette réflexion en l'air. Même si les chiffres apportés ont été validés par l'UNESCO, jusqu'à présent, je n'ai vu aucune étude approfondie mesurant la qualité du niveau éducatif obtenu à travers les missions Robison et Sucre. Par ailleurs, justement l'une des critiques soulevées dans mon texte consiste à regretter la mise en échec des deux principales et plus anciennes universités du Venezuela au profit de nouveaux établissements d'éducation supérieur dont la qualité des formateurs et des outils d'enseignement et de la recherche est assez moyenne.

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  3. Vous semblez regretter que l'accès a l'éducation et aux études sois grâce à la révolution Bolivarienne devenus accessible à tous. Alors certes, le Venezuela n'a pas encore atteint le niveau de Cuba mais a maintenant largement dépasser le voisin Colombien ( ce qui n'est pas si difficile, il est vrai). Et l'UNESCO est tout de même un organisme sérieux qui ne réserve pas ses études au seul Venezuela.

    Je ne suis pas sur que Staline et Mao sois les meilleurs exemples dans ce que vous chercher a démontré. La Russie comme la Chine était deux pays sous industrialiser avant la prise de pouvoirs par les communistes pour ensuite devenir deux supers puissances ( ce qui n'est plus vraiment le cas pour la Russie depuis le rétablissement du capitalisme ).

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  4. Si vous détournez mes mots ça va être difficile d'engager un débat.
    Je cherche seulement à vous dire que le système d'éducation n'est pas un système de qualité. Avec tout l'argent que le gouvernement du Venezuela a perçu en 2005 grâce à la hausse du baril de pétrole, cela est inexcusable !
    C'est inexcusable aussi que beaucoup de professionnels formés dans de très bonnes universités aient été obligés de quitter le pays parce que le gouvernement a fait la guerre à tous ceux qui assumaient une position contraire et critique.
    Je suis de l'avis que quand on fait un programme social pour le peuple, il doit être un programme de qualité, pas un mensonge qui leur fasse miroiter des compétences professionnelles qu'ils sont loin d'avoir atteint. Ces programmes devraient être aussi bons, voir supérieurs aux services sociaux du secteur privé.
    Par ailleurs, je ne vois pas ce que vous reprochez au système d'éducation vénézuélien d'avant Chavez puisque, comme je le dis dans mon texte, il était déjà gratuit et ouvert à tous depuis 1940. Moi-même j'ai obtenu mes diplômes dans une université publique où l'année coûte moins d'un euro - même à l'époque où j'ai fait mes études, l'année revenait à environ 3 francs.
    Saviez-vous que même dans les années 1980 le gouvernement de l'un des présidents les plus corrompus du Venezuela -Jaime Lusinchi- donnait à chaque famille le panier alimentaire, les outils scolaires et des goûters gratuits aux enfants dans les écoles ? Et on n'en entend même pas parler. Tout ce que l'on entend c'est qu'à la même époque des familles dans les bidon ville étaient obligées de manger de la nourriture pour les chiens. Je vous explique pourquoi. Il y avait aussi à l'époque beaucoup de familles qui vivaient illégalement au Venezuela. Des gens d'origine sud-américaine ou antillaise dont leurs enfants - tous nés au Venezuela - n'avaient même pas le droit d'avoir une identité. Comme je le dis dans mon texte aussi, aucun régime n'est parfait et même en France - le pays des droits de l'homme - on observe malheureusement ce genre de situations. Tout cela a été réglé par Chavez, je vous l'accorde. Sauf qu'on en a profité aussi pour faire pas mal de magouilles dans le système de "cédulation", l'ONIDEX - à peu près l'équivalent de la préfecture. Alors ma question est simple. A-t-on oeuvré pour le bien du peuple ou pour un intérêt personnel : la création d'une clientèle d'électeurs et de fausses cartes d'identité pour truquer les élections. Il faut savoir qu'il y en a eu pas mal depuis 2002. Vous n'êtes pas obligé d'y répondre.
    Par ailleurs, on m'a fait remarquer le sérieux des études de l'UNESCO, et j'aimerais vous poser la question : est-ce que ce sont des études statistiques transversaux ou bien des études longitudinaux? Je me garde bien de faire 100% confiance aux premiers.
    Aussi, les études statistiques me font regretter le fait qu'ils manquent d'observation dans la longue durée. Une étude scientifique sérieuse doit, de mon point de vue,combiner les méthodes quantitative et qualitative.
    Quant au système d'éducation cubain permettez-moi de vous dire que j'ai rencontré des jeunes cubains qui avaient émigré à Paris à la fin des années 1990, et je suis très sceptique aussi quant à la qualité de la formation dispensée gratuitement par l'Etat cubain. Ils avaient une très mauvaise orthographie et prosodie; des lacunes énormes en histoire et en littérature. En culture générale, ils avaient uniquement une vision centrée sur l'île, la région des caraïbes, les révolutions sud-américaines et les abus de pouvoir des Etats-Unis dans la région. Malheureusement, le monde ne se résume pas à cela et un pays, pour être compétitif, doit former des gens avec les yeux ouverts et tournés à toutes les cultures sociales et politiques de la planète.

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  5. Je ne dis pas que l'obligation soit obligé de former que des têtes, mais je suis de l'avis que l'on doit prêter la plus grande attention aux gens les plus démunis. Ne pas leur mentir. Leur former un avis critique. Les enfants dont les parents travaillent toute la journée ou sont absents du foyer doivent être ceux pour lesquels on doit s'intéresser le plus car ils sont livrés à eux-mêmes. Peut-être vis-je dans l'utopisme et dois-je me conformer des politiques sociales misérables et médiocres pendant que ceux qui sont à la tête de l'Etat s'enrichissent ?
    Quant à la Chine et la Russie vous avez encore détournez mes propos avec un argument politico-idéologique et géopolitique. Il se trouve qu'à l'époque de Stalin et de Mao, on a fait aussi - car il en va de même pour Chavez et Castro - circuler dans le monde entier des films et des études sur commande d'Etat (de la propagande politique) et que le monde entier a avalé les mensonges des ces deux dictateurs. La torture, les famines, les persécutions politiques, la censure, la corruption des hauts fonctionnaires... tout cela est passé inaperçu devant des documentaires qui montraient "les progrès" du régime communiste et faisaient rêver les gens un occident d'un système politique complètement surréaliste.

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  6. P.S. Je rajoute juste une petite précision. Quand je parle de Lusinchi et que je dis "l'un des plus corrompus", je vous remets dans le contexte. Lorsque Chavez est arrivé au pouvoir il n'a pas cessé de dénoncer la corruption de l'ancien système et il a promis de finir avec ça. Or, il n'en a été rien. Les dénonciations publiques d'actes de corruption sont innombrables. Mais cela fait encore partie des sujets d'actualité et nécessiterait encore d'une investigation approfondie pour être entièrement confirmée. Pour l'instant le peuple de l'Etat de Barinas a maintes fois fait remarquer que la famille Chavez avait acheté par le biais d'intermédiaires, de vastes extensions de territoire (il faut savoir que c'est un état des Llanos, où il n'y a que de superbes haciendas). Confirmer aussi par exemple s'il est vrai que la famille Chavez a hérité de plus de 2 milliards de dollars. Que le président de PDVSA possède bien des comptes millionnaires en Suisse... etc. etc. Mon but n'est pas celui de faire une liste exhaustive des actes de corruption.

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  7. Nous savons bien que l,opposition est supportée pas les Etats Unis ,le Canada et l,europe en fait les pays riches pour ne pas dire organisé par nous(au canada nous avons un deputé liberal qui semble appartenir a un mouvement tres bien organisé d,opposition au chavisme et cela bien avant les elections).Vous semblez critiquer les systemes de l,education et de la santé au venezuela alors nommez moi un pays en afrique en amerique du sud "beneficiant" dde l,"amitié"des pays riches qui a de meilleur systemes sociaux que le Venezuela et Cuba? J,aimerais appendre la dessusa vous lire il me semble que vous devez surement avoir de bonnes reponses la dessus!!!Merci et en attendant votre réponse je me permet de dire Vive Chavez et de dénoncer mon pays qui intervient dans vos affaires honte au Canada Bob

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    1. Vous êtes malheureusement complètement à côté de la plaque. Partez vivre au Venezuela ou à Cuba puisque vous êtes si dégoûté de vivre dans un pays de "riches". Vos arguments sont "inouïs"!

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    2. Je refuse de continuer une discussion basée dans le mépris des pays du sud avec quelqu'un qui, en plus, répond à mes questions avec des positions engagées et des arguments idéologiques...

      Bonne journée à vous, Monsieur.

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  8. Ca fais plaisir de lire un article reflétant la réalité tel que je l'ai vu, vécu, et entendu!
    Mes amitiés a vous, Uzcategui Moncada !

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